1. Etappe Minitransat/ Etape 1 Mini-Transat
🇫🇷 Version française en bas
Es ist ein paar Tage her, seit ich in La Palma angekommen bin, und langsam bekomme ich wieder festen Boden unter den Füssen. Die Kanalmauern in Les Sables d’Olonne waren dieses Jahr gefüllt mit Menschen und ich fuhr voller Vorfreude Richtung Startlinie. Für einmal erwischte ich einen richtig guten Start und konnte die erste Marke direkt im Top-Paket runden. Wir hatten bis Mitternacht Zeit, uns anzuklimatisieren. Gegen Mitternacht kam der vorhergesagte Wind aus Nordost und die Ruder begannen unter Gennaker mit Spitzen bis 17 Knoten zu singen.
Als die ersten Böen über 20 Knoten eintrafen, rollte ich den Gennaker ein und segelte nun unter kleiner Fock, später mit zwei Reffs, Richtung Wegpunkt. Als ich das Vorstag noch etwas spannen wollte, brach das Lashing, und ich musste sofort abfallen, um das Risiko zu verringern, den Mast zu verlieren. Beim Anbinden des Backup-Lashings kollidierte mein Unterkiefer mit dem Bugkorb. Dabei brach ein Teil eines Zahns ab und ich zog mir mehrere Platzwunden innen und aussen zu.
Ich sicherte den Mast und vergewisserte mich, dass ich wieder auf Kurs und gut getrimmt war. Vom Adrenalin der Situation war es schwierig, den Schaden an mir selbst einzuschätzen. Ich ging die Situation kurz im Spiegel durch: Eine Ecke abgebrochen und zwei Zähne, die wackeln.
Die Optionen: bei 30–35 Knoten Wind am Wind nach Norden segeln – oder in 20 Seemeilen nach Süden abfallen und den Spi setzen. In solchen Situationen hilft das intensive Vorbereiten, denn dann gibt man nicht sofort auf. Beim Wegpunkt herrschten konstante 25 Knoten Wind. Durch die Probleme mit dem aufgeschlagenen Mund brauchte ich etwas mehr Zeit, um den Spi vorzubereiten und das Reff einzubinden. Dann setzte ich den Spi – und ab ging die Post. Mit Spitzen bis 19 Knoten ging es über die Buckelpiste Richtung Spanien.
Bei einer etwas schwärzeren Wolke als ihren Nachbarn nahm ich den Spi kurz herunter, um Big Bounce zu schonen – setzte ihn aber bald wieder, denn es war eine freudige Achterbahnfahrt. Wie vorhergesehen legte sich der Wind langsam Richtung Finisterre und ich konnte zuerst das Reff ausbinden und danach den grossen Spi steigen lassen.
Der nächste Punkt war das Passieren der nordwestlichen Spitze Spaniens. Dieser Ort ist berüchtigt für seine Windeffekte wegen der hohen Berge und des dichten Schiffsverkehrs. Wir hatten Glück, dass der Wind stark blieb – so waren wir den Orcas immerhin nicht ausgeliefert. Ich entschied mich wegen eines Windrehers für die Innenseite der Verbotszone, jedoch trotz etwas Marge zu nahe am Land, und der Wind legte sich dort etwas zu sehr. In dieser Phase war ich eher defensiv unterwegs und verpasste dadurch die Halse, um wieder mehr Wind zu finden.
Am späteren Nachmittag kam die vorhergesagte Windbeschleunigung. Wie es das Wetter wollte, lag der optimale Windkorridor genau in der Achse des Verkehrstrennungsgebietes und ich machte kurz ein Rennen mit den Frachtschiffen – bei einem konnte ich dem Wachmann auf der Brücke zuwinken, während ich ihn langsam mit meinem 6,50 m-Schiffchen überholte.
Mit jedem halben Tag konnten wir eine Schicht Kleider ablegen und die Vorfreude auf den warmen, sonnigen Süden wuchs. Auch der Einfluss der nordwestspanischen Küste nahm langsam ab und ich konnte mich vom kleinen Spi verabschieden. Dabei verpasste ich das Timing etwas und Alex konnte sich leicht absetzen.
Am nächsten Tag piepte der Tracker. Über ihn kann uns die Rennleitung neben der Position auch Nachrichten schicken. Darauf stand: «Annulierung der ersten Etappe wegen Sturm Gabrielle.» Ich war noch im Rennmodus und nahm die Nachricht zunächst nur als weiteres Rennelement wahr – also setzte ich Kurs auf Portugal. Erst bei der Ankunft realisierte ich wirklich, was das hiess: keine erste Etappe.
All die Risiken, der Aufwand, die Investitionen – nicht gewertet. Doch das Positive überwog: Ich fühlte mich super an Bord, hatte grosse Freude, auf dem Meer zu sein, und war gut im Rennen. Es gibt also keinen Grund, auf der nächsten Etappe nicht wieder dort anzuknüpfen.
Amaury und ich wurden in Lagos wie Könige empfangen und verbrachten drei wunderbare Tage zusammen. Am Montagmorgen ging es für mich wieder los nach La Palma auf den Kanarischen Inseln. Auch wenn ich gehofft hatte, im Rennmodus dort anzukommen, war es wunderschön, mit Big Bounce vier Tage zu geniessen – im Schlafsack im Cockpit unter dem schönsten Sternenhimmel.
Bei Sonnenuntergang tauchte die Vulkaninsel am Horizont auf. Die Ankunft war ein gemischtes Gefühl aus Freude, nochmals an der Mini-Transat teilzunehmen, Melancholie in schönen Erinnerungen – und Feiern mit allen Ankömmlingen.
Um mich zu erholen, wieder zu fokussieren und meinen Zahn zu flicken, bin ich nun eine Woche in der Schweiz, bevor es nächste Woche zurück nach La Palma geht, um mich auf den zweiten Versuch des Starts der Mini-Transat 2025 vorzubereiten.
🇫🇷 Quelques jours après mon arrivée à La Palma. Cela fait maintenant quelques jours que je suis arrivé à La Palma, et peu à peu je retrouve mes repères sur la terre ferme.
Les quais du chenal des Sables d’Olonne étaient cette année remplis de monde, et c’est avec une grande joie que je me suis dirigé vers la ligne de départ. Pour une fois, j’ai réussi un très bon départ et ai pu passer la première marque dans le groupe de tête.
Nous avions jusqu’à minuit pour nous acclimater. Vers minuit, le vent prévu du nord-est est arrivé, et les safrans ont commencé à chanter sous gennaker, avec des pointes à 17 nœuds. Quand les premières rafales ont dépassé les 20 nœuds, j’ai roulé le gennaker et continué sous foc arisé, puis avec deux ris de grande-voile, en direction du waypoint.
En voulant retendre l’étai, le lashing d’étai a cassé, et j’ai dû abattre immédiatement pour réduire le risque de perdre le mât. Pendant que je fixais le lashing de secours, ma mâchoire inférieure a tappé le balcon avant : un morceau de dent s’est cassé et je me suis fait plusieurs plaies, à l’intérieur comme à l’extérieur. J’ai sécurisé le mât et vérifié que j’étais à nouveau sur le bon cap, avec un bateau bien réglé. Sous l’effet de l’adrénaline, il m’était difficile d’évaluer les dégâts sur moi-même. Je me suis regardé dans le miroir : un coin de dent cassé et deux dents qui bougent.
Les options étaient claires : remonter au vent vers le nord avec 30 à 35 nœuds, ou abattre dans 20 milles vers le sud et renvoyer le spi. Dans ces moments-là, la préparation intensive aide vraiment – on ne renonce pas tout de suite. Au waypoint, le vent soufflait de manière constante à 25 nœuds. Avec la bouche abîmée, il m’a fallu un peu plus de temps pour préparer le spi et prendre un ris. Puis j’ai hissé le spi – et c’était parti ! Avec des pointes à 19 nœuds, j’ai surfé sur la houle en direction de l’Espagne. Sous un nuage un peu plus noir que les autres, j’ai affalé temporairement le spi pour sauver Big Bounce, avant de le renvoyer : une véritable montagne russe de bonheur.
Comme prévu, le vent s’est progressivement adouci en approchant du cap Finisterre, ce qui m’a permis de larguer le ris puis de hisser le grand spi. Le point suivant était le passage du nord-ouest de l’Espagne – un endroit réputé pour ses effets de vent dus aux hautes montagnes et au trafic maritime intense. Heureusement, le vent est resté fort, ce qui nous a au moins évité une visite des orques. À cause d’une rotation du vent, j’ai choisi de passer à l’intérieur de la zone interdite, mais un peu trop près de la côte – le vent y était plus faible. Dans cette phase, j’ai navigué plutôt défensivement et j’ai manqué le bon empannage pour retrouver du vent.
En fin d’après-midi, l’accélération prévue s’est mise en place. Comme par hasard, le couloir de vent optimal se situait exactement dans l’axe du dispositif de séparation du trafic, et j’ai fait la course avec les cargos – j’ai même pu faire un signe de la main au veilleur sur la passerelle pendant que je le dépassais avec mon petit bateau de 6,50 mètres.
Chaque demi-journée, on pouvait enlever une couche de vêtements, et la joie de descendre vers le sud ensoleillé grandissait. L’influence de la côte nord-ouest espagnole diminuait peu à peu, et j’ai affalé le petit spi. J’ai un peu raté le bon timing, ce qui a permis à Alex de prendre une légère avance.
Le lendemain, le tracker a bipé. Grâce à lui, la direction de course peut nous envoyer des messages en plus des positions. Le message disait : « Annulation de la première étape en raison de la tempête Gabrielle. » J’étais encore en mode régate et j’ai d’abord perçu cette annonce comme un simple nouvel élément de course – j’ai donc continué vers le Portugal. Ce n’est qu’à l’arrivée que j’ai vraiment réalisé ce que cela signifiait : pas de première étape. Tous les risques, les efforts, les investissements – non pris en compte. Mais le positif reste: je me suis senti très bien à bord, j’ai pris énormément de plaisir en mer, et j’étais bien placé dans la course. Il n’y a donc aucune raison de ne pas reprendre sur la deuxième étape là où je me suis arrêté. Amaury et moi avons été accueillis comme des rois à Lagos, et nous avons passé trois magnifiques jours ensemble.
Lundi matin, je suis reparti vers La Palma, aux Canaries. Même si j’espérais y arriver en mode course, c’était merveilleux de profiter de quatre jours avec Big Bounce – dans mon sac de couchage, dans le cockpit, sous le plus beau ciel étoilé. Au coucher du soleil, l’île volcanique est apparue à l’horizon. L’arrivée fut un mélange de joie de participer à nouveau à la Mini Transat, de mélancolie face aux beaux souvenirs – et de célébration avec tous les arrivants.
Pour récupérer, me recentrer et réparer ma dent, je passe maintenant une semaine en Suisse avant de repartir la semaine prochaine à La Palma, pour me préparer au deuxième éssai du départ de la Mini Transat 2025.
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